Alice Cullen
admin. can i change your future ? only if you decide it...
— localisation : Derrière toi, bouh !
— humeur : Excellente et amusée
— une citation ? : "Le seul secret que les gens gardent est celui de l'immortalité."
— coté coeur ? :
— un don ? : Je vois l'avenir de façon subjective, selon les décisions prises par le/la concerné(e).
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Sujet: Re: La lutine a encore frappée ! Sam 17 Juil - 19:00 |
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Réussir à convaincre Bella à faire du shopping était un miracle, plus encore quand il s'agissait d'aller jusqu'à Los Angeles et je ne sais par quelle action divine j'avais mené à bien cette ambition. En tous cas, j'en étais ravie. J'espérais juste qu'elle n'avait pas accepté par pitié pour moi, sinon elle allait en baver. Si je souhaitais m'éloigner, c'était bien entendu pour échapper à mes migraines quelques temps mais surtout parce que j'avais envie d'une ou deux journées entre filles, et bien que Rosalie était une sœur extraordinaire ces derniers temps, c'était avec Bella que je souhaitais rire. Elle était ma meilleure amie, malgré nos différences, et cela faisait longtemps que je n'avais pas vraiment parlé avec elle entre Renesmée et les loups... Elle passait tellement de temps avec sa fille ou Edward, ce que personne ne pouvait lui rapprocher, que bien que nous passions la journée côté à côté, j'avais l'impression de ne pas l'avoir vue depuis quelques mois. Tout son comportement me manquait, et la seule idée qui m'était venue à l'esprit avait été de l'emmener faire un tour quelque part, loin de préférence. Jamais elle n'aurait accepté Vegas, Los Angeles étant déjà une sacré concession de sa part. Je savais que le soleil éclatant de la Californie nous forcerait à rester dans l'ombre ou bien dissimulées, mais c'était une entreprise excitante. Je m'étais promis de lui faire visiter la ville entière et de dévaliser les boutiques, nous le valions bien. Le programme était précis dans ma tête, et si Edward en touchait un mot à sa femme je le tuait, Bella n'aurait pas apprécié de savoir où nous allions. Fort heureusement, il semblait avoir compris la menace que je ressassais en boucle et se taisait. Adorable frère...
La nuit avait été paisible, comme toutes les autres. Jasper m'avait tenu la main pendant la quasi totalité de ce temps, nous ne faisions jamais rien d'autres, sauf parfois. Il avait murmuré des mots doux qui ne prenaient un sens qu'arrivés à mes oreilles, et chaque fois je me blottissais un peu plus contre lui. Sa présence était réconfortante, et loin des loups, j'étais tranquille. Je voyais clairement notre avenir proche, toujours aussi doux et paisible, tandis que ma cécité nouvelle m'empêchait d'en profiter. C'était si frustrant, j'avais du mal à croire au fameux "happy end". Raison de plus pour quitter l'atmosphère pesante qui planait sur Forks, et l'occasion parfaite se présentait avec cette envie de partir avec Bella. Pour elle au contraire, quitter sa fille, son mari et son meilleur ami, sans compter la famille, serait difficile je m'en doutais, mais un week-end à surmonter sans eux n'était pas terrible, alors qu'elle avait l'éternité pour en profiter... Et puis, rester deux jours et deux nuits à la ville des anges nous ferait le plus grand bien, cela faisait tout simplement trop longtemps que je n'avais pas ri avec ma meilleure amie.
Il faisait encore nuit quand je m'était dirigée avec Jasper vers la villa blanche. Afin d'arriver en plein jour à Los Angeles, nous devions partir très tôt, et cela ne dérangeait que Bella qui perdait quelques heures à roucouler avec son mari. Les lumières étaient toutes allumées au rez-de-chaussée, et les odeur de Carlisle et d'Esmé me parvenaient, subtiles et délicieuses. Bella n'était pas encore arrivée, mais elle n'était pas en retard. Nous mettrions deux fois moins de temps qu'un humain pour arriver sur place, et le trajet en Porche raccourcissait plus encore la durée. J'étais ravie de conduire à pleine vitesse ma voiture, cela faisait trop longtemps que je n'en avais pas eu l'occasion. En entrant, ma mère me prit dans ses bras, heureuse que je vive un peu en ces moments qu'elle savait durs, et Carlisle m'adressa un sourire joyeux. A moins qu'il ne soit destiné à Jasper... L'envie me manquait d'entamer une discussion, ayant passé la nuit dans le silence, et je m'assis sur le sofa blanc - repliant mes jambes sous mon corps dans une position qui m'était familière, relevant plus d'une habitude que d'une réelle nécessité. Jasper savait que mes pensée prenaient un tournant plus noir, et il s'assit près de moi dans une intimité qu'il n'affichait jamais, en me massant délicatement la main droite. Je pouvais distinguer n'importe laquelle de ses cicatrices, celles que j'avais un jour ou l'autre embrassées doucement. Nos relations étaient si spéciales... aucun geste passionnel ou fusionnel, juste un amour à toute épreuve. Dieu, que je l'aimais ! Lui seul était témoin de ce que je lui portais, personne d'autre ne pouvait comprendre... C'était si doux, si unique... Et si fort et puissant à la fois. Je pensait que seul les couples que formait la famille étaient comparables, unis.
Soudain, l'odeur de Bella chassa mes pensées. Son doux et unique parfum de miel et de lavande empli l'air environant, et je le respirai avec plaisir. Elle semblait un peu curieuse des deux jours à venir, quoique blasée. Je percevais tout de même son angoisse, justifiée. Son aversion pour les magasins n'avait, hélas, pas disparu mais elle savait qu'il y là avait matière à s'amuser. Et Los Angeles était suffisament loin et grande pour que, deux jeunes filles de 19 ans, nous puissons rire de tout. La ville ressemblait un peu à Phoenix, Bella en serait sûrement nostalgique. Je lui adressa un grand sourire complice et heureux et me précipitai dans ses bras, impatiente de retrouver son étreinte rassurante et familière. Elle me dépassait d'une bonne tête et demi, comme tout le monde en fait, et sa taille était encore accentuée par ses longues boucles brunes. Elle était magnifique, parce que vampire bien sûr mais aussi grâce au bonheur dont elle jouissait depuis deux ans. Comme tout le monde en fait. Il n'y avait que moi pour gâcher la joie générale, alors que j'étais la plus enjouée autrefois. Mais j'en avais plus qu'assez de ressasser ces pensées noires, c'était en partie pour cela que je partais. Je savais que cette escapade allait me faire du bien, mais j'ignorais vraiment à quel point. Le problème, c'est qu'il y avait toujours le moment des adieux. Bella avait déjà fait les siens, mais quitter Jasper me rendait mal à l'aise et je m'en voulais. J'avais besoin de lui, lui recherchait des gens heureux qui influenceraient sans le vouloir sur ses propres émotions. Aujourd'hui, je n'étais plus cette personne, et rester auprès de Resnesmée quelques jours lui ferait du bien, avant que le cercle ne recommence. En même temps, je voulais juste rester dans ses bras toute la journée, et c'était très égoïste de la part. Je m'approchais de lui, silencieuse, et il m'ouvrit grand la chaleur de son étreinte, dans laquelle je courais comme une perdue. La tête contre son torse, j'humais le plus possible son odeur de rosée et de sable, l'odeur de mon mari. L'entrevue du coin de l'oeil Carlisle, Esmé et Bella de détourner. Cette dernière m'avait un jour avoué que l'amour que nous affichons avec Jasper était trop fort et intime pour qu'elle puisse se permettre de le regarder. J'avais été choquée un moment de ses révélations... Mais il est vrai que mon époux s'autorisa un geste inhabituel en présence de la famille, il prit mon visage entre ses grandes paumes fines et m'embrassa doucement et longuement. Je me laissais aller à ce baiser comme je n'aurais pas dû le faire, car mon départ n'en serait que plus difficile. J'ignorait combien de temps nous restâmes ainsi, mais ce qui me parut une éternité devait être trente seconde... Lorsqu'il me lâcha, je le regardais dans ses yeux dorés et prononça un ordre plus qu'un conseil de manière à ce que seule Esmé, la plus proche, puisse entendre mes paroles afin qu'elles les accomplisse.
« Reste bien auprès d'Emmett ou Resnesmée, ils sont suffisamment joyeux pour te changer les idées. Promets-le moi, je ne veux pas que tu souffres plus par ma faute... Je t'aime. »
J'avais soufflé la dernière phrase si doucement que personne, à part Jasper, n'avait pu l'entendre, tout en déposant un léger baiser sur ses lèvres de marbre. Lui m'ordonna de m'amuser, ce à quoi je répondis par un sourire complice que Bella n'aperçut fort heureusement pas. Elle devait quand même avoir une idée de ce qui l'attendait, elle était loin d'être naïve et crédule. C'était d'ailleurs ce qui nous avait tous le plus étonné dans son caractère d'humaine, avec le fait de faire passer le bonheur des autres avant le sien. Nous effectuâmes un rapide tour d'embrassades, et Emmett ne manqua évidemment pas de sortir sa blague salace du jour, puisqu'il ne le pourrait pas avant notre retour. Il n'empêche que cette fois-ci, il s'était surpassé, j'en émit un petit gloussement en même temps que Rose, esquivant le regard furieux et désolé de Bella. Ca n'était pas le moment de la fâcher. En quelques secondes, nous étions au garage. Je serai bien restée un peu à regarder la Ferrari de ma meilleure amie, mais elle s'empressa de prendre le volant de ma Porsche. Inutile de discuter, j'avais pu voir que les protestations n'auraient aucun effet. C'était étonnant de voir comme sa transformation ne l'avait pas changée, la vitesse sur la route la répugnait toujours autant. Cependant, nous irions suffisamment vite pour gagner six heures par rapport à un trajet humain. J'étais heureuse de pouvoir voir, même des choses aussi insignifiantes. Notre futur immédiat n'étant pas lié à celui des loups et des hybrides, j'entrevoyais de mieux en mieux notre escapade. L'odeur du cuir neuf ravissait mes sinus, et la musique jouait faiblement, le voyage s'annonçait sympathique et confortable. Hélas, le moteur de mon cher bolide ne ronronnait pas assez fort, vu la vitesse. Bella paraissait joyeuse, et elle me communiquait ses émotions en parlant de tout et de rien. Elle savait comment me faire plaisir, et babiller ainsi me rendait heureuse. Deux heures durant, nous abordâmes l'épineux sujet Ness & Jacob, et j'essayais d'être le plus franche possible sans la blesser :
« Tu sais, ta fille a beau avoir moins de deux ans pour nous tous, elle est si mature, bien plus qu'Emmett par exemple, qu'elle peut faire ses propres choix. Je suis d'accord, c'est répugnant de l'imaginer avec un cabot puant, qui en pinçait avant pour toi, mais bon... On ne peut pas y faire grand chose j'ai l'impression, et même si elle croit l'aimer comme un frère, elle ressent plus que cela, j'en suis certaine. Au moins, tu sais que jamais il ne lui fera du mal, et qu'elle pourra vivre l'éternité avec celui qu'elle aime. »
Pendant ces discours philosophiques, je jubilais. Bella croyait que je n'étais partie sans argent, sac et autres, mais le tout reposait depuis longtemps dans le coffre sous le capot avant. J'avais pris en liquide et en carte bancaire de quoi nourrir un régiment durant une vie, des foulards, des lunettes de soleil et des gants pour éviter au maximum le soleil entre autres. Bella se gara à l'écart de la ville, dans un endroit relativement à l'ombre qui nous permettait de sortir sans être vues ou remarquées à cause de la Porsche, plutôt clinquante, même pour cette ville. En sortant de la voiture, je m'étirais comme un chat, un peu gênée de ne pas avoir utilisé mes muscles durant quatorze longues heures. Le soleil tapait fort, je pouvais même ressentir un peu de chaleur. Évidemment, nous brillions comme deux phares incrustés de diamants, difficile de nous louper. Mais j'aimais rester sous l'astre solaire, à faire scintiller ma peau granitique. C'était un péché mignon que personne ne pouvait me reprocher, contrairement au shopping. Nous n'étions cependant pas à l'abris des regards indiscrets, et je me dépêchais d'ouvrir le capot pour y prendre les effets que j'avais dissimulé. Comme cet horrible jour à Volterra, je nouais un foulard en soie bariolée autour sous mon menton et intima à Bella de faire de même, ajoutant une paire de lunettes solaires griffées et des gants élégants à la panoplie du parfait petit vampire. Nous étions à hurler de rire, couvertes comme un jour d'hiver par cette chaleur insoutenable pour les humains, et c'était le début de ce que j'avais prévu. Nous n'étions pas vraiment là pour parader en discutant des problèmes auxquels la famille était confrontée, mon but était simplement d'oublier tout ça, de s'amuser. Dans deux jours, tout recommencerai, et je voulais faire une coupure. Je voyais. Je pouvais enfin lire notre futur aussi bien qu'avant. Ravie, j'étais sûre d'avoir retrouvée la joie qui le caractérisait autrefois. Je savais que Bella allait me poser la question que j'esquivais subtilement depuis le début de trajet, mais pour une fois j'avais envie de lui répondre, et d'en rire à ses dépends. Jouant la carte du chantage affectif, j'attrapais son nez entre mon pouce et mon index, comme on le faisait aux enfants en bas-âge, et lui répondit sur le même ton que celui qu'elle avait employé :
« Belle brune ? Je suis montée en grade dis-moi ! Donc ma Chérie, nous sommes dans l'une des villes les plus délirantes des States, autant en profiter, tu me connais ! J'ai vraiment besoin de changer d'air, Jasper n'en peux plus de mon humeur morose, et je voulais passer du temps avec toi... L'occasion rêvée. Il fallait que tu lâches un peu ton pauvre mari aussi, un jour il en aura assez de toi. Je vois ma très chère sœur, je vois enfin ! Je n'ai pas l'intention de m'étendre plus sur ce sujet, Ed a dû te raconter ce qui s'est passé l'autre jour dans la forêt, donc tu sais tout. Maintenant, la ville nous attend ! »
J'attrapais sa main et, ignorant ses protestations éventuelles, je l'entraînais avec moi dans les grandes avenues. Nous allions si vite que personne ne pouvais nous apercevoir, et j'éclatais d'un rire libérateur et cristallin qui rendit perplexes nombre de passants. J'étais heureuse comme je ne l'avais jamais été depuis bientôt deux ans. Certes, mon bonheur n'était pas complet mais suffisant. Zigzaguer entre les humains était amusant, presque autant que tenir la main de ma meilleure amie devenue sœur. En passant du temps seule comme ça avec elle, je me rendais compte que je l'aimais, elle et ses énormes défauts et qualités. Elle différait vraiment de Rose, et sa venue m'avait presque autant aidée qu'Edward. Je l'aimais assez pour l'emmener dans des magasins. La première boutique sur mon planning était Victoria's Secret, elle manquait cruellement de sous-vêtements et les multiples possibilités d'amusement qu'offrait pareil magasin étaient attrayantes. Les lumières tamisées nous permettraient de plus d'ôter tout cet attirail anti-rayons solaires. Elle était réticente, évidemment, mais peu m'importait à vrai dire. Entrant dans les allées de dentelles, j'attrapais à l'aveuglette des choses farfelues que je lui fourrais dans les bras et je la dirigeais de force vers les cabines d'essayage. M'infiltrant avec elle dans la seule libre, je lui offrit mon plus beau sourire en lui tendant un ensemble bleu criard :
« Cap de te de te balader dans le magasin avec ça ? Histoire de faire complexer nos pauvres casse-croutes ? Je viens avec toi, propose moi une tenue ! Aller, Edward sera furieux contre moi ! »
Rien que pour répondre à la provocation, elle accepterait, et surtout parce que je faisais de même. Et la dernière phrase semblait tentante... Je lui tirais la langue, heureuse et pétillante comme autrefois.
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